3.07-Mexique 5
La Baja California, de La Paz à Ensenada.
Du 12/03 au 17/04/2017.
Notre ferry est arrivé à La Paz, principale ville du Sud de la péninsule mexicaine de Basse Californie, après une traversée très calme de la Mer de Cortés, plus connue sous le nom de Golfe de Californie. La ville nous a tout de suite plu. Elle est assez jolie, bien entretenue, vivante sans être trop animée malgré les nombreux touristes. Lidia, qui a fait la traversée en notre compagnie, a trouvé un hôtel et nous un RV Parc (terrain aménagé pour motor-homes) dans le centre. Dès le lendemain, nous avons retenue une ballade en bateau qui prend pratiquement toute la journée.
Nous nous sommes retrouvés à 8 pour effectuer un circuit qui fait le tour des îles Espiritu Santo et Partida, qui ne sont séparées qu’à marée haute. En dehors des frégates qui y niches et des lions de mer, nous avons pu voir des dauphins qui nous ont offert un spectacle de sauts en duo, ainsi que des petites raies bondissant hors de l’eau. Les rivages des îles sont principalement rocheux, parfois sculptés par le vent, mais quelques plages permettent d’y aborder tranquillement et de profiter de la baignade.
Au retour nous devions voir, tout près de La Paz, des requins-baleines. Mais ce jour là, ils n’étaient pas de sortie. Il y aurait pourtant un groupe de 11 unités qui se serait sédentarisé dans la zone, aux dire de notre pilote. Ce dernier, déçu que nous n’ayons pas pu les voir, alors que cela représente l’attraction principale des lieux, a proposé, pour ceux qui étaient disponibles, de revenir gracieusement le lendemain à midi pour une nouvelle tentative de rencontre.
Nous avons été 6 à pouvoir revenir et cette fois, la rencontre a eu lieu. Les bateaux se tiennent au courant des endroits où se trouvent les requins-baleines, mais lorsque l’un d’eux est sur un animal, les autres ne viennent pas perturber le groupe de plongeurs qui est dessus. Notre pilote nous en a finalement trouvé un « libre » et nous avons pu nous mettre à l’eau et nager en sa compagnie dans une eau, malheureusement pas très claire. Cela a tout de même été un moment assez exaltant mais il n’a pas été évident de pouvoir suivre ce squale inoffensif qui se déplace presque sans mouvements.
L’après-midi, nous sommes allés nous renseigner chez un agent d’assurance sur la possibilité d’en contracter une pour les USA et le Canada. A priori, pas de problème et rendez-vous a été pris pour la fin de journée du lendemain, en vu de finaliser le contrat. Nous avons donc profité de la journée pour visiter les plages proches de La Paz, toujours en compagnie de Lidia. Pour commencer, la plage de Balandra très abritée et peu profonde, avec quelques jolis rochers sculptés par le vent et l’eau. Ensuite, celle d’El Tecolote où se sont installés quelques motor-homes et où nous avons pique-niqué. Nous avons ensuite continué par une petite piste le long de la côte déserte, avant de revenir à La Paz.
En début de soirée, retour à l’assurance. Tout semble OK mais nous n’avons pas encore pu avoir le prix et donc finaliser le contrat. Comme nous avons projeté de faire le lendemain la boucle du Sud de la Baja, le renseignement nous sera communiqué par téléphone. Nous avons commencé notre circuit par la visite des plages de la côte Ouest en prenant la route de Cabo San Lucas. Quelques-unes sont encore utilisées par des pêcheurs mais, de plus en plus, elles sont recyclées en spot de surf, avec l’implantation qui suit d’hôtels et de restaurants. A partir de Cabo San Lucas tout le sud, jusqu’à San José del Cabo, est transformé en stations balnéaires avec tout ce qu’il faut pour accueillir les touristes étrangers, essentiellement américains.
En passant, douche froide, car nous recevons un coup de fil de l’agent d’assurance qui nous informe que les différentes compagnies contactées n’assurent pas, ou plus, les véhicules et/ou conducteurs européens. Du coup, ce circuit n’offrant pas pour nous grand intérêt, nous avons écourté notre boucle et sommes rentrés directement à La Paz. En cours de route, grâce à Lidia qui nous apporte une aide précieuse dans les conversations en espagnol, nous avons contacté d’autres assureurs qui nous ont confirmés n’avoir actuellement que des réponses négatives de la part de leurs homologues US.
Nous décidons de partir dès le lendemain pour remonter jusqu’à la frontière des USA où, dans quelques rares cas, des voyageurs ont réussi à obtenir une assurance. Après un dernier café pris ensemble, nous faisons nos adieux à Lidia et, après quelques courses, prenons en début d’après-midi la direction du Nord.
La route, dans sa 1ère partie, se dirige vers le côté Ouest de la péninsule et traverse une zone assez aride et sans culture, peu intéressante, couverte d’une végétation rabougrie et de cactus. Dans sa seconde partie, elle repique jusqu’à la côte Est, devenant plus accidentée et offrant des paysages moins monotones. Près de la côte, elle devient carrément très belle, offrant de jolies vues sur les îlots et les eaux calmes du Golfe de Californie. Nous sommes arrivés en début de soirée à Loreto où nous avons passé la nuit sur le dernier emplacement disponible d’un RV Parc plein d’américains qui y ont installé leurs grands motor-homes et y passent tranquillement l’hiver à moindre coût. Ils ont également souvent des quads qu’ils utilisent pour se promener ou aller faire leurs courses.
Le lendemain, nous sommes allés jusqu’à Guerrero Negro. La route, avant de repartir vers l’Ouest, longe d’abord la côte sur près de 200 km. Sur cette portion du trajet, de nombreuses plages se succèdent, quasiment toutes occupées par des motor-homes américains et, plus rarement canadiens.
La seconde partie a été moins intéressante. Nous sommes, cette fois encore, arrivée à Guerrero Negro en début de soirée pour passée la nuit dans un RV parc. Cette petite ville, qui est sur la ligne séparative des Bajas Nord et Sud, est connue pour accueillir des baleines grises qui migrent chaque année dans les eaux calmes et peu profondes de la Laguna Ojo de Liebre. Pour nous, la période pour aller les voir était un peu passée et, de plus nous étions en retard sur nos prévisions de route. Nous sommes donc repartis pour une avant-dernière étape avant la frontière.
La route rejoint tout d’abord le centre de la péninsule avant de revenir sur les bords du Pacifique. Elle est devenue très verte et bordée de nombreuses fleurs printanières. Puis nous traversons une zone où poussent une grande diversité de cactus, de toutes formes et de toutes tailles. Certains sont fleuris, d’autres nous paraissent atteint de gigantisme, mais nous les avons tous trouvés intéressant.
Nus avions projeté de faire étape à San Quintin, mais le sort en a décidé autrement. Dans le milieu de l’après-midi, après avoir doublé un camion, nous avons entendu un claquement dans le moteur immédiatement suivi d’une perte de puissance. Dans le même temps, nous sentons une odeur d’huile et voyons de la fumée sortir de dessous le capot. En ouvrant celui-ci, on constate qu’il y a de l’huile qui a giclé un peu partout. Le diagnostiqueur branché nous indique un dysfonctionnement du piston 4 et du turbo. Nous remettons en route notre moteur qui tourne « sur 3 pattes » et roulons doucement jusqu’au 1er village, Cataviña, qui, fort heureusement, se trouve à seulement 3 ou 4 km. Là nous trouvons un mécanicien qui, après avoir vu et entendu tourner le moteur, nous propose de nous remorquer jusqu’à Ensenada, où nous aurons la meilleure chance d’être dépanné. Il possède un vieux dolly (remorque à 2 roues) et pourra nous faire tracter avec pour couvrir les presque 400 km à faire, accompagné par un autre véhicule en sécurité. Nous n’avons pas le choix et acceptons. Le départ est prévu entre 6 et 7h le lendemain matin. Nous nous levons à 5h pour éviter tout retard mais, vers 7h, notre mécano vient nous prévenir que le départ est repoussé à 9h. Puis à 10h. Ensuite, l’arrimage de notre Azalaï sur le dolly, bien que succinct, prend du temps, car refait plusieurs fois. En définitive, nous partons un peu avant 11h. Au début, nous roulons tranquillement et nous arrêtons régulièrement pour vérifier l’arrimage. Tout va bien et nous approchons de notre destination. Nous constatons que les paysages traversés sont très jolis mais n’avons pas tellement le cœur ni le temps de les apprécier.
En approchant d’Ensenada, nous avons eu notre 1er incident. Notre chauffeur, qui commençait sans doute à trouver le temps long et, ayant pris trop confiance, a négocier un virage un peu trop rapidement dans une zone montagneuse. Notre Azalaï, perchée sur le dolly, a fait quelques embardées avant de se stabiliser à nouveau. Petit moment de frayeur à la suite du quel nous avons rappelé à notre chauffeur que nous étions presqu’arrivés et qu’il devait rester concentré jusqu’au bout.
Le 2ème incident s’est produit à l’entrée de la ville. Un gros chaos en même temps qu’un coup de frein a projeté notre véhicule en avant, par dessus les plaques du dolly où les roues reposaient. Gros problème, mais pour nous seulement, car le mécano qui suivait dans la voiture accompagnatrice m’a demandé de mettre en route et de reculer en vitesse courte pour faire remonter les roues sur leur support. On n’y croyait pas mais, avec l’avant de la Land Rover soulagé en même temps par 3 hommes, ça l’a fait du 1er coup.
Après cela, nous sommes arrivés sans encombre au « Laboratoire du Diesel » d’El Chino. Ce dernier a tout de suite diagnostiqué la panne en écoutant le moteur tourné et en voyant s’échappé de la fumée par le conduit de la jauge d’huile : un piston crevé. Il nous a permis de rester dans notre cellule parquée sur le terrain de son garage, le temps de la réparation, ce qui risque d’être long.